Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 1.djvu/132

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
96
journal de ma vie.

Biron, par lesquelles tout apparoissoit de sa conspiration. Nous nous retirasmes au jour ; et le lendemain matin ils furent menés tous deux, au dessus de la chambre de Mr  le Grand, et à une autre chambre proche de la, separement. Puis le jour d’apres ils s’embarquerent sur la riviere a Valvins, et furent menés par eau descendre a l’Arsenac, d’ou on les mena a la Bastille. Le roy arriva ce mesme jour a Paris. Le lendemain qu’ils furent arrivés, le roy remit l’affaire de Mr  de Biron au parlement, quy prit pour leurs commissaires Mrs  de Fleuri et de Turin, conseillers a la grand chambre, quy assisterent Mr  le chancelier de Believres et Mr  le premier president de Harlay a instruire le proces. Le roy, cependant, s’alla tenir a Saint-Maur des Fossés, et le parlement fit appeller les pairs de France pour intervenir au jugement de Mr  de Biron, lequel, apres l’instruction parfaite de son proces, fut mené par eau au Palais, par Mr  de Montigni[1], gouverneur de Paris, avesques quelques compagnies des gardes ; ou il fut ouy sur la sellette, les chambres assemblées, et le lendemain toutes les voix furent recueillies, et Mr  de Biron condamné a avoir la teste tranchée en Greve, et ses biens confisqués. Ses parens et amis se jetterent, pendant sa prison, plusieurs fois aux pieds du roy pour luy demander misericorde, et Sa Majesté leur respondit humainement qu’il avoit pareil regret qu’eux a son

  1. François de la Grange, seigneur de Montigny, fils de Charles de la Grange, seigneur de Montigny et d’Arquien, et de Louise de Rochechouart, fut maréchal de France en 1616, et mourut le 9 septembre 1617.