Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 1.djvu/180

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
144
journal de ma vie.

taut[1], et un vallet allemand que j’avois esté forcé de prendre, a cause que les miens estoint demeurés malades a Prague. Le samedi lendemain il nous fit encores festin a disner, ou il nous enivra, et puis nous presta son carrosse, quy me mena à Bilsem[2], d’ou je partis le jour de Paques fleuries pour aller coucher a Ratisbonne. J’en partis le lundy, et couchay à Brouk, et le mardy j’arrivai a Munichen.

Le mercredi je vins saluer Mr  le duc Maximilian, lequel me fit l’honneur de m’offrir le regiment de trois mille lantsquenets que le cercle de Baviere entretenoit en Hongrie, et qu’en quelque année que je voulusse le recevoir, pourveu que je l’en advertisse devant Paques, qu’il me le donneroit ; dont je luy rendis tres humbles graces : et m’ayant fait deffrayer, j’en partis le mercredy saint en un carrosse qu’il me presta, quy me mena, le lendemain jeudy saint, disner a Augsbourg, ou je demeuray le vendredy, samedy, et dimanche de Paques, pour quelques affaires que j’y avois, et en partis le lendemain de Paques[3], et m’en revins en trois jours a Strasbourg a disner, et a coucher a Saverne.

Je me mis a table pour souper avant que d’aller voir les chanoines au chasteau ; mais comme je commençois, ils arriverent pour me prendre, et me mener loger au chasteau. C’estoint Mr le domdechent[4]

  1. Cominges-Guitaut. Voy. p. 138.
  2. Pilsen, en Bohême.
  3. Le 19 avril.
  4. Le domdechant, c’est-à-dire le doyen du chapitre, de Strasbourg, était François de Crehange dont l’auteur a parlé à la p. 99.