sœur estoit arrivée peu de jours avant moy a Paris, cheux laquelle je vins loger, et demeuray huit ou dix jours sans m’y ennuyer. La presidente de Verdun[1] y estoit nouvellement arrivée avesques sa niece Maupeou[2], avesques quy je m’apprivoysay. J’estois voysin de la Patriere quy estoit de mes amies.
Je rompis avec Antragues sans y conserver aucune intelligence, et puis j’allay, avesques bonne compagnie de dames, passer deux jours a Savigny cheux la comtesse de Sault[3], apres lesquels je m’en allay a Orleans la veille de la grande eclipse[4] de soleil quy fut cette année là.
Je vis en passant Mr le chancelier de Bellievre a Artenay, quy avoit laissé les sceaux, en partant de
- ↑ Charlotte du Gué, première femme du président de Verdun.
- ↑ Les précédentes éditions portaient : sa mère Maupera, au lieu de : sa nièce Maupeou. Il était bizarre que le jeune Bassompierre s’apprivoisât avec la mère d’une présidente.
- ↑ Chrestienne d’Aguerre, fille de Claude d’Aguerre, baron de Vienne, et de Jeanne de Hangest ; mariée : 1o à Antoine de Blanchefort-Créquy ; 2o à François-Louis d’Agoult de Montauban, comte de Sault ; morte en 1611. La comtesse de Sault fut « cette héroïne si renommée dans les histoires de Provence, qui porta presque toujours le bonheur et la victoire dans son party, quoy qu’il ne fut pas toujours le plus juste ; qui fit si souvent la bonne ou la mauvaise fortune du duc de Savoye en Provence ; et qui donna des marques d’une vertu héroïque et d’un grand courage en plusieurs occasions. » (Guy Allard, Histoire généalogique des familles de Bonne, de Créquy, etc.)
- ↑ L’éclipse eut lieu le 12 octobre, à une heure du soir. Il faut en conclure, malgré les dates marginales du manuscrit, que Bassompierre n’alla rejoindre le roi que dans le courant d’octobre.
sin et le Périgord, et préparaient des mouvements à main armée dans ces provinces.