Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 1.djvu/275

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
239
1609. aout.

 Les corrections sont expliquées en page de discussion

faire reflection, assavoir : madame sa fille ; luy-mesme ; les princes de sa mayson, et quy ont l’honneur de porter son nom ; ceux quy ont, par leurs femmes ou alliances, pretention sur le duché de Lorraine et ses autres estats ; et finalement ses sujets, tant ecclesiastiques, nobles, que roturiers : de toutes lesquelles differentes personnes il devoit soigneusement considerer leurs divers interets au present sujet. »

« Que celuy de madame sa fille n’estoit autre que d’estre bien et grandement mariée, et, sy elle avoit pour dot un grand heritage, tirer du costé de son mary un grand douaire ; de faire que les enfans qu’elle aura, quy seront grands princes par elle, le soint encores plus grands par son futur mary, et que, bien que sa qualité soit tres grande d’elle mesme, elle l’accroisse et l’augmente encores par son mariage. »

« L’interest de Son Altesse vient en suitte, quy a bien plus de branches que celuy de madame sa fille. Car, outre qu’il doit desirer le bien et la grandeur de madame sa ditte fille, a quoy l’affection paternelle le porte, il doit aussy avoir soin de la sienne particuliere, quy est de vivre heureusement et paysiblement, aymé et honoré de ses voysins, respecté et obey de ses sujets, et estimé des uns et des autres. »

« L’interest des princes de sa mayson luy doit estre recommandé comme le chef d’icelle, lesquels princes ont trois differentes souches : la plus ancienne, et par consequent plus eslongnée, est celle de Claude de Lorraine, dont est issue la maison de Guyse ; celle d’apres, et quy approche plus vostre personne, est celle de Nicolas de Vaudemont, pere de la feue reine Louyse ;