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journal de ma vie.

et la derniere est celle de monsieur son frere[1] : quy doivent tous desirer, comme Son Altesse aussy, que les duchés et autres terres de la maison soint perpetués en la mesme race, et ne tombent point, par succession collaterale, en d’autres familles qu’en celle mesme de Lorraine. »

« L’interest des princes collateraux ne la doit pas beaucoup toucher ; neammoins il les faut peser en cette presente affaire. »

« Finalement celuy de vos vassaux et sujets, a quy Son Altesse ne tient pas seulement lieu de souverain, mais de pere, luy doit estre en singuliere recommandation. »

« J’ay desja dit les interets des princes de sa maison, parlant de ceux de Son Altesse ; quy auroint a craindre que, s’il manquoit a la race de Lorraine un prince souverain, la qualité de princes, avec le temps, ne se perdit en eux-mêmes, comme nous avons veu en la maison de Luxembourg et d’autres. »

« Les princes, parents collateraux, ont interest que la Lorraine ne tombe point dans les mains d’un roy de France, de peur d’estre incorporée au royaume ; comme, de ce siecle, nous avons veu pareil exemple au duché de Bretaigne, duquel ceux de Ferrare, Nemours, et Lorraine, ont esté exclus, aussy bien que l’infante d’Espaigne, et le duc de Savoye, et Son Altesse mesme, quy est descendu de la seconde fille heritiere de France[2], [quoiqu’ils] y eussent un droit clair et apparent. »

  1. Le frère du duc.
  2. Renée de France, seconde fille de Louis XII et d’Anne de