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journal de ma vie.

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vaux legers de la reine mere que Du Tiers[1] quy en estoit mareschal des logis y avoit menés pour aider Vansay[2] quy y commandoit d’en chasser Mr  de Temines. J’en fis aussy sortir la compagnie de Saint Beat quy y estoit en garnison, et lorsque Vansay en eut levé une pour y mettre, j’en retiray les Suisses.

Au mesme mois[3] un nommé Destoy[4] vint dire expres en mon logis ou il fut envoyé par Luynes[5] que la reine mere venoit de chasser Luynes pour avoir voulu enlever le roy et l’emmener hors de Paris et du pouvoir de la reine mere, et Maturine[6] envoyée a

  1. Du Tiers était un brave officier, dévoué au maréchal d’Ancre, qui, en 1615, avait défendu la citadelle d’Amiens contre les entreprises du duc de Longueville. — Suivant les deux histoires citées plus haut, ce fut le 19 décembre 1616 que Du Tiers remplaça Lauzières. Voir à l'Appendice. VII.
  2. Il y avait aux précédentes éditions : Rose, au lieu de : Vansay.
  3. L’auteur avait d’abord écrit : Au mesme mois de fevrier ; il a effacé ces deux derniers mots, sans doute comme inutiles.
  4. Destoy est désigné plus loin dans le corps du récit comme un des gens de M. de Luynes.
  5. Charles d’Albert, seigneur de Luynes, fils aîné d’Honoré d’Albert, seigneur de Luynes, de Brantes et de Cadenet, et d’Anne de Rodulf ; duc de Luynes par érection du comté de Maillé en duché-pairie de Luynes, du mois d’août 1619 ; connétable de France le 2 avril 1621. Il était né en 1578, et mourut le 15 décembre 1621.
    Il y avait déjà plusieurs mois que Luynes travaillait à perdre Concini, et même la reine, dans l’esprit du roi.
  6. Mathurine, la folle de la reine. — Tallemant des Réaux dit qu’elle avait été réellement folle, puis guérie, mais imparfaitement. « Elle continua à faire la folle et avoit un chaperon ; mais sous prétexte de folie elle portoit des poulets. » Mathurine était depuis longtemps à la cour : Henri IV, blessé par Chatel, crut d’abord