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1617. février.

mesme effet a mon logis, en partit pour venir toute esplorée le dire au roy et a Luynes, quy fit croire au roy[1] que c’estoit le mareschal d’Ancres quy faisoit courre ce bruit pour voir comme Sa Majesté le prendroit, pour en suitte l’executer en effet ; dont le roy s’anima de plus en plus contre le mareschal d’Ancres, et Luynes et ledit mareschal en eurent de grosses parolles.

Le soir mesme comme la reine me parloit de cela, je luy dis : « Madame, il me semble que vous ne songés pas assés a vous et que, un de ces jours, l’on vous tirera le roy de dessous l’aile. On l’anime contre vos creatures premierement, et puis en suitte on l’animera contre vous : vostre autorité n’est que precaire, quy cessera des que le roy ne le voudra plus, et on l’induira pié a pié a ne le vouloir plus, comme il est aysé de persuader a de jeunes gens de s’esmanciper[2]. Sy le roy s’en estoit un de ces jours allé à Saint Germain et qu’il eut mandé a Mr d’Espernon et a moy [de l’y venir trouver][3], et qu’en suitte il nous eut dit que nous n’eussions plus a vous reconnestre, nous sommes vos tres obligés[4] serviteurs, mais nous ne pourrions

    avoir été frappé par elle (Histoire de la ville de Paris, par D. Félibien, p. 1239.) Elle portait un haut de chausses pour donner le fouet au jeune dauphin (Journal d’Herouard.) Un petit écrit du temps, publié sans lieu ni date, porte ce titre : Les essais de Mathurine.

  1. Il y avait aux précédentes éditions : en partit tout éplorée pour venir dire au roi et à Luynes qu’il fit croire au roi...
  2. Les précédentes éditions portaient : comme il est aisé à des jeunes gens de se persuader de s’émanciper.
  3. Inédit.
  4. Il y avait : humbles.