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1618. janvier.

je fis a Paris ; et le lendemain j’eus l’aventure quy nous brouilla Mr de Montmorency et moy.

Decembre. — J’allay apres trouver le roy a Rouan, quy y faisoit tenir une assemblée de notables, en laquelle la paulette fut abolie[1].

Nous en partimes Mr de Guyse et moy, et avesques quattre carrosses de relais nous arrivasmes le 21me decembre, jour de Saint Tomas, en un jour, de Rouan a Paris, sur la nouvelle de l’extremité de la maladie de madame la Princesse quy accoucha de deux enfans ce mesme soir ; quy n’eurent vie ; et elle (dont la sienne estoit desesperée, y ayant vingt heures qu’elle estoit en apoplexie) revint petit a petit apres estre delivrée.

Nous repartimes de Paris la veille de Nouel en mesmes carrosses de relais et arrivames le soir a Rouan, quy est une diligence en carrosse quy ne s’estoit encor faite en cette sayson.


1618.
Janvier.


Apres que l’assemblée fut finie, le roy partit de

  1. L’assemblée des notables, convoquée au 24 novembre, se réunit le 4 décembre, et fut congédiée le 28 du même mois. — La paulette, établie en 1604, consacrait la vénalité des charges de magistrature et de finances, et les rendait héréditaires moyennant le paiement d’un droit annuel. En conséquence de la promesse faite à l’assemblée des notables, la paulette fut abolie par arrêt du Conseil du 15 janvier 1618 ; mais elle fut rétablie peu d’années après.