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journal de ma vie.

pour avoir fait quelques escrits en faveur de la reine mere.

En ce temps la[1] le roy quy estoit fort jeune, s’amusoit a forces petits exercices de son eage, comme de peindre, de chanter, d’imiter les artifices des eaux de Saint Germain par de petits canaux de plume, de faire des petites inventions de chasses, de jouer du tambour, a quoy il reussissoit tres bien. Un jour je le louois de ce qu’il estoit fort propre a ce qu’il vouloit entreprendre et que n’ayant jammais esté montré à battre le tambour, il le faisoit mieux que les maistres ; il me dit : « Il faut que je me remette a sonner du cor de chasse, ce que je fais fort bien, et veus estre tout un jour a sonner. » Je luy respondis : « Sire, je ne conseille pas a Vostre Majesté d’en sonner par trop souvent : car outre que cela fait venir les hairgnes[2],

    était naguère conservée à la bibliothèque du Louvre. On peut voir une note sur ce poëte peu connu, dans le Bulletin du bibliophile (octobre 1859).

  1. Cette anecdote fut écrite sans doute après coup par l’auteur sur une feuille qu’il avait laissée blanche en faisant son manuscrit. Le copiste l’a transcrite à la place où il l’a trouvée, c’est-à-dire qu’il l’a intercalée dans l’histoire du démêlé du duc d’Épernon avec le garde des sceaux entre ces mots : nonobstant toute la brouillerie qu’il avoit eue, et ceux-ci : avec le garde des sceaux et avec le roy. Toutes les copies et toutes les éditions ont reproduit ce non-sens. Toutefois, dans le manuscrit Fr. no 4063, une autre main avait refait la phrase par l’addition de ces mots : Le duc d’Espernon faisant reflexion sur la contestation qu’il avoit eue avec le garde des sceaux ; et les éditeurs modernes des collections de mémoires avaient adopté cette insuffisante rectification. — L’anecdote porte la date d’avril 1618 ; mais cette date écrite d’avance sur le feuillet, n’a rien de précis. — Voir à l'Appendice. X.
  2. Hernies. — L’auteur avait d’abord écrit : hargnes ; puis il a