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journal de ma vie.

apres avoir fait une despesche aux trouppes quy estoint vers le Bassigny[1] et avoir sondé la volonté des officiers dudit regiment, que je trouvay bonne, hormis d’un des capitaines nommé Plaisance de quy le fils avoit assisté au desarmement du peuple a Mets[2], duquel on me donna soubçon, comme aussy du lieutenant collonel Pigeolet quy pour lors etoit absent aux eaux, et du sergent major la Faye, j’en partis le dimanche 5me et vins coucher a Sainte Menehou, et le lendemain lundy 6me je vins a Verdun.

Les capitaines quy y estoint en garnison vindrent au devant de moy, et messieurs de la ville quy avoint preparé mon logis cheux monsieur le doyen me vindrent saluer, et le chapitre en suitte. Je trouvay les regimens de Picardie et celuy de Vaubecourt, ce dernier assés complet sur la nouvelle de ma venue, et l’autre quy n’avoit pas le tiers de ses hommes parce que le regiment de Marcoussan[3] quy s’en estoit peu devant allé en Allemaigne[4] en avoit desbauché

  1. Pays du gouvernement de Champagne, aujourd’hui compris dans le département de la Haute-Marne ; Chaumont en était le chef-lieu.
  2. L’année précédente, pendant l’entreprise du duc d’Épernon, les habitants de Metz avaient formé un complot pour livrer la ville au roi. Le marquis de la Valette, qui y commandait pour son père, en eut avis, et désarma les habitants.
  3. Il faut plutôt, ce semble, lire Marcoussay. M. de Marcossey était un seigneur lorrain, et l’Union des princes catholiques avait fait en Lorraine et dans les pays environnants de nombreuses levées pour le service de l’Empereur.
  4. La guerre de Trente ans venait de commencer en Allemagne : le gouvernement de la France était encore neutre, quoique plutôt favorable à la maison d’Autriche, et pouvait fermer les yeux sur les enrôlements à l’étranger.