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1620. juillet.

nommé Destois, et comme ledit chevalier m’avoit dit, ils partirent un peu apres onse heures et se rendirent a la porte Saint Jacques d’ou je renvoyay a Mr de Luynes ledit Destois et luy manday que je serois a luy a l’ouverture du Louvre le lendemain matin qu’il partit pour aller trouver le roy a Madrid et le rammena a Paris ou je pris le soir congé de luy pour aller trouver son armée de Champaigne et partis (juillet) le mercredy premier jour de juillet, et vins coucher a Chasteau Thierri.

Sardini[1] y passa la nuit, quy alloit faire haster Mr de Boullon de se desclairer.

On m’y envoya un avis que Loppes, lieutenant de la compagnie de chevaux legers de monsieur le grand prieur, m’attendoit pour me prendre prisonnier et m’emmener a Sdan. Mais cet avis fut faux, et estant arrivé a Chalons j’envoyay querir ledit Loppes quy avoit sa maison a trois lieues de là, et je luy trouvay sa foy entiere : aussy luy asseuray je de la part du roy de luy donner en chef la compagnie dont il estoit lieutenant.

Il m’ammena avec trente maitres le vendredy 3me de bon matin a Vittry ou estoit le regiment de Champaigne en garnison a deux compagnies près.

J’y demeuray le samedy 4me pour voir en battaille ledit regiment et en sçavoir la force et le nombre. Puis

  1. Sardini, Lucquois d’origine, était dévoué à la reine-mère, et d’un autre côté il devait être parent du duc de Bouillon, si du moins il descendait de ce Scipion Sardini, qui épousa, du temps de Catherine de Médicis, Isabelle de la Tour, demoiselle de Limeuil.