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1620. juillet.

en sceut rien, et qu’il avoit charge de me le promettre et de s’y obliger de sa part. Je luy respondis que je n’avois garde de me fier en sa parolle, puis qu’il m’avoit demandé seureté pour me parler franchement et qu’il m’avoit parlé seductoirement ; que je ne pensois pas que Mr de Boullon me connut sy peu que de croire que le bien ou quelque avantage que ce fut peut me faire manquer a mon devoir et a mon honneur ; que ce n’est point animosité mais ardeur et desir de bien servir mon roy quy me porte a ces soins et diligence extreordinaires ; qu’apres Sa Majesté je suis plus passionné serviteur de la reine que [de][1] personne du monde, mais qu’ou il y va du service du roy je ne connois point la reine ; que je voudrois pouvoir courir et voler pour estre plus promptement ou son service m’appelle, et que mon bien fut despendu[2] pourveu que ses affaires fussent en bon estat ; que s’il n’avoit fait preceder l’asseurance de me [pouvoir][3] parler devant son discours, que je l’aurois arresté et envoyé a Chalons, mais que la parolle que je luy avois donnée m’en empeschoit ; et sur ce le quittay, et je ne le revis point le lendemain avant mon partement : aussy fut il a la pointe du jour parce que Mr de Guyse m’envoya un courrier pour me prier de le vouloir voir le lendemain mardy 14me a Chalons ou il passoit, et qu’il avoit plusieurs choses a me dire.

J’y allay disner avesques luy, et il me donna une lettre du roy par laquelle il me commandoit de laisser

  1. Inédit.
  2. Dépensé.
  3. Inédit.