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journal de ma vie.

aller la compagnie de chevaux legers dudit seigneur avesques luy comme aussy celle de Mr le prince de Jainville son frere pour l’escorter jusques a Moulins, ce que je fis.

Je sceus par luy comme Rouan s’estoit sauvé par la diligence que le roy avoit faite d’y aller[1], et que Mr de Longueville en estoit sorty et s’estoit retiré a Dieppes ou peut estre le roy yroit l’assieger, ou bien Caen. J’eus audit lieu de Chalons un courrier du roy qui me donna le mesme avis, et me commanda de casser les compagnies de chevaux legers de Mr de Nemours et celle du mestre de camp de ladite cavalerie le comte de Saint Aignan[2], et ayant pris congé de Mr de Guyse j’allay coucher a Fere Champenoise.

Le mereredy 15me je cassay la compagnie de la mestre de camp des chevaux legers selon l’ordre que j’en avois du roy et m’en vins coucher a Villenosse.

Le jeudy 16me je vins disner a Provins et coucher a Montereau-faut-Yonne.

Je sejournay a Montereau le vendredy, samedy et dimanche suivant pour recevoir toutes les trouppes, les faire passer la riviere[3] et les loger de deça, comme aussy pour faire mes despesches au roy et y

  1. Le roi était entré à Rouen le 10 juillet ; le duc de Longueville en était parti le 7.
  2. C’est-à-dire deux compagnies seulement, celle du duc de Nemours, et celle de M. de Saint-Aignan, alors mestre de camp de la cavalerie légère. Le mestre de camp, qui commandait toute la cavalerie, avait en outre une compagnie particulière que l’on appelait communément la mestre de camp.
  3. La Seine, grossie de l’Yonne.