recevoir plusieurs recreues quy me venoint de tous costés.
En fin j’en partis le lundy 20me et ordonnay le logement de l’armée a Milly[1] et aux environs pour aller le lendemain loger a Estampes : et moy cependant je m’en allay en diligence a Paris, y estant mandé de la reine et de monsieur le chancelier pour diverses affaires, et moy y allant pour faire faire l’adjudication des vivres et pour les bien establir sur ma routte, que par un courrier quy le soir auparavant m’estoit venu du roy j’avois apprise et reglée. Sa Majesté me manda le succes de ses affaires quy estoit la reddition de la ville de Caen[2] apres avoir precedemment empesché Mr de Longueville de se rendre maitre de Rouan, et qu’il traittoit avec celuy quy tenoit le chasteau, que monsieur le grand prieur y avoit establi, nommé Prudent, avec esperance de conclusion au contentement de Sa Majesté quy m’envoyoit plein pouvoir de mettre en la place des capitaines rebelles de ses vieux regimens les lieutenans que je jugerois en estre dignes, ausquels il envoyeroit sur mon certificat les commissions ; de mettre aussy a la place desdits lieutenans promeus, et des autres quy estoint deserteurs, ceux que je jugerois y pouvoir capablement servir : et quant au surplus des capitaines, dont les lieutenans ne seroint a mon jugement capables de monter a leur place, il donnoit une compagnie a Lambert, et je luy envoyerois l’estat des autres pour y pourvoir, m’asseurant