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1620. juillet.

ennemis partout ou il les rencontreroit ; qu’eux deffaits, non seulement Dreux ne tiendroit pas, mais non plus tout le reste du party, et qu’ils avisassent sy quelque retardement que mon armée feroit par l’ordre de la reine ne nuyroit point au roy quy l’attendoit avec impatience. Sur cela ces messieurs se rendirent, et allors je leur proposay de la pouvoir prendre[1] sans retardement en en faisant le semblant seulement ; que pour cet effet ils fissent preparer cinq canons pour me suyvre et qu’ils fissent courir le bruit que je l’allois forcer, a quoy je m’estois engagé a la reine ; qu’ils le fissent mesme sçavoir a messieurs de la ville de Paris quy estoint ceux quy pressoint de la faire attaquer, et que sy[2], j’en pouvois venir a bout (au nom de Dieu), sinon que j’aurois toujours pour ma descharge un commandement expres que je feindrois avoir eu du roy de l’aller trouver toutes choses cessantes.

Cela resolu, j’allay donner ordre a toutes mes affaires et visites, et le lendemain mardy 21me j’arrivay a Estampes ou je trouvay l’armée logée aux villages prochains en deça d’Estampes[3].

Ils passerent le mercredy 22me a travers d’Estampes ou je sejournay parce qu’elles[4] ne firent que deux lieues, les plus avancées au delà.

Le jeudy 23me je pris mon logement a Galardon[5] auquel lieu je receus par un courrier du roy une des-

  1. Prendre Dreux.
  2. C’est-à-dire : et qu’après tout.
  3. En deçà d’Étampes du côté de Milly.
  4. Les troupes.
  5. Gallardon, canton de Maintenon, arrondissement de Chartres, département d’Eure-et-Loir.