Cela fait j’envoyay le reste de la cavalerie que j’avois ammenée, sous la conduite de Mr d’Elbene[1] lieutenant des chevaux legers de Monsieur, tirer droit a Vandosme, sur l’avis que m’avoient donné les sieurs de Geofres[2] et des Boullets, capitaines de Navarre, quy y demeuroint, que sy les armes du roy paroissoint audit Vandosme, que la ville et le chasteau se mettroint en l’obeissance du roy. Je les y avois renvoyés tous deux avec ordre a Des Boullets de trouver quarante hommes prets pour mettre dans le chasteau, ce qu’il fit et l’affaire passa ainsy qu’ils me l’avoint proposée : car a la veue de cette cavalerie et des trompettes[3] quy les vindrent sommer, pensant que toute l’armée suivit, ceux quy y estoint pour Mr de Vandosme lascherent le pié.
Je revins d’Annet le soir fort tard, et le lendemain dimanche 26me je sejournay a Dreux, tant pour donner l’ordre necessaire a la ville et faire mes despesches que pour casser la compagnie de chevaux legers de Mr de Nemours selon l’ordre que j’en avois eu du roy des que j’estois a Poivre ; mais j’avois trouvé de sy gentils soldats en cette compagnie et les chefs sy desireux de servir que j’avois fait instance aupres du roy pour la retenir, a quoy le roy ne voulut entendre et
- ↑ Guy d’Elbene, fils ainé de Pierre d’Elbene, seigneur de Villeceau, et d’Anne d’Elbene, devint chambellan de Monsieur.
- ↑ Le sieur de Geoffres, ancien capitaine du régiment de Navarre, en était lieutenant-colonel depuis 1617 : il se distingua en plusieurs occasions, et particulièrement au siège de Montpellier (1622), où il fut blessé.
- ↑ Les précédentes éditions portaient : troupes.