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1620. aout.

nuit n’avoit rien changé, et sy elle avoit rien de plus a luy commander.

Il parut proche de ladite plaine quelques gardes de Mr le Comte, et de fortune arriva là le regiment de Piemont avec Mr de Fontenay leur mestre de camp[1], auquel je fis avancer cent hommes sur l’advenue des ardoysieres. Ces gardes se retirerent derriere une mayson quy estoit proche d’eux, laissant neammoins toujours cinq ou six carabins pour nous tirer, quy estions avancés. Sur cela la compagnie d’Eure[2] arriva, que je mis en embuscade en un chemin creux, et envoyay harceler ces gardes pour tascher de les y attirer : mais comme ils virent que nous ne voulions point tomber dans le piege qu’ils nous avoint tendu derriere la maison, aussy ne voulurent ils point taster de nostre embuscade. Mr le mareschal de Pralain arriva sur ces entrefaites avec Mrs de Crequy et de Nerestan, et l’armée se trouva dans ladite plaine et aux autres prochaines en mesme temps que le roy et Mr le Prince, lesquels nous ordonnerent plustost par divertissement qu’autrement, car ils attendoint les deputés a tous momens, de nous en aller avec les regimens des gardes, Picardie, et Champaigne, a un lieu nommé Sorges[3] quy est un petit village a la

  1. François du Val, marquis de Fontenay-Mareuil, fut ambassadeur en Angleterre en 1629, à Rome en 1641, et mourut le 25 octobre 1665. Il a laissé des mémoires.
  2. M. d’Eure commandait une compagnie de chevau-légers. — Les éditions précédentes portaient : la compagnie du mestre de camp.
  3. Sorges, village situé sur la rive droite de la petite rivière d’Authion, qui vient se réunir à la Loire vers les Ponts-de-Cé.