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journal de ma vie.

abolie ; sur quoy je m’avisay de proposer un expedient quy fit nostre affaire : assavoir, que son remboursement seroit effectif dans moins d’un an et que le roy luy donneroit asseurance de sa charge au proffit de ses heritiers pendant cette année, moyennant quoy il nous fournit cent mille livres : et moy je demanday au roy qu’il me laissat quattre jours a Tours, pendant lesquels je licenciay non seulement les trouppes susdites, mais encores quattre regimens quy arriverent de surcroit.

Ainsy le roy partit le lendemain mardy 25me pour aller a Amboyse, ou il demeura, et moy a Tours, le mercredy et le jeudy, et ne revint que le vendredy matin 28me, ou il tint conseil, loua ma diligence, et le lendemain samedy 29me il partit de Tours et coucha au Port de Piles, et arriva le dimanche 30me a Poytiers ou la reine et les princesses arriverent le lendemain : et le jeudy suyvant, 3me de septembre, le roy voulut voir et faire faire monstre generale a son armée.

Le vendredy 4me la reine mere arriva a Poitiers.

Le samedy 5me le roy tint conseil de guerre, ou Mr le Prince quy estoit revenu de Paris se trouva, et resolut de mener avesques nombre de cavalerie la moytié des cinq vieux regimens[1] ; assavoir, les dix premieres compagnies de chascun, avec deux autres moyens regimens entretenus, et huit pieces de canon, avec ses deux regimens des gardes[2].

  1. Aux quatre vieux régiments de première création, Picardie, Champagne, Navarre et Piémont, s’ajoutait maintenant le régiment de Normandie.
  2. Le régiment des gardes françaises et celui des gardes suisses.