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1620. aout.

velles qu’il eut de la prochaine arrivée de la reine sa femme a Tours, l’y voulut aller voir, me commandant d’y mener avesques luy quattre mille hommes de pié et cinq cens chevaux pour l’accompagner : et partant le samedy 22me de Poitiers, nous vinmes coucher au Port de Piles ; et le lendemain arriva au Plessis les Tours[1], ou Mr de Luynes luy fit, et aux dames et a nous, le soir, un beau festin.

Le lundy 24me[2] le roy tint conseil avec Mr le cardinal de Rets, Mr de Luynes et moy, pour trouver moyen de licencier onse regimens, trois compagnies de gensdarmes, cinq de chevaux legers et deux de carabins, quy avoint esté levés par ordre du roy, mais arrivés seulement apres la paix. Et comme des le matin, Mr de Luynes m’ayant proposé cela pour empescher qu’ils ne vinssent manger la Touraine, je luy dis que pourveu que j’eusse de l’argent pour leur payer une montre, cela seroit facile, autrement non, il me dit que Mr de Chomberg estoit a Poitiers, et l’argent aussy, et que devant que l’on eut response et argent, toutes ces trouppes fondroint sur la Touraine, et me pria que je visse avec le receveur general s’il pourroit fournir l’argent. On l’envoya querir au conseil pour le persuader de trouver cent mille francs dont il se rembourseroit en suitte par ses mains : mais il s’excusa sur son peu de credit depuis que la paulette avoit esté

  1. Port-de-Pile, sur la rive gauche de la Creuse, village du canton de Dangé, arrondissement de Châtellerault. — Le Plessis-lez-Tours, ancien château, entre la Loire et le Cher, à peu de distance de Tours.
  2. Il y a au manuscrit : Le lundy 23me. C’est une erreur.