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journal de ma vie.

flanc caché qu’il y avoit et un coffre[1] quy estoit dans le fossé. Je vins un jour par commandement du roy au conseil a Picacos, et comme on proposa de tirer a gauche pour prendre sur le penchant quy regarde la riviere, j’y contrariay par plusieurs vives raysons, me moquant de ceux quy croyoint que l’on ne peut descendre dans un fossé ou il y avoit des flancs cachés et des coffres, et en fin il fut resolu que diverses personnes iroint reconnestre la possibilité ou impossibilité de cette descente, et monsieur le connestable m’ordonna d’y aller, comme je diray cy apres.

Le samedy 28me nous travaillames au dela du chemin a la sappe. Nous fismes encores une autre traverse dans le chemin a l’espreuve du canon, et tirasmes une ligne a travers de l’autre chemin pour aller gaigner le fossé de la corne.

Le dimanche 29me[2] nous nous logeames dans le fossé et fismes une tranchée ou ligne tirant au chemin de main gauche. Puis nous dressames nostre batterie de huit canons. Mr de Chomberg quy faisoit la charge

  1. Coffre, abri sous lequel l’assiégé peut tirer sur l’assiégeant qui est dans le fossé.
  2. Il y a au manuscrit : le dimanche 30e ; c’est une erreur : le dimanche était le 29. Cette erreur se continue jusqu’au 28 septembre, le quantième du mois étant toujours en avance sur le jour de semaine. La comparaison du récit de Bassompierre avec les autres récits du siège, et notamment avec l’Histoire particuliere déjà citée, l’Histoire de Montauban par Lebret, l’Histoire du Querci par Cathala-Coture, m’a déterminé à adopter l’indication du jour de semaine plutôt que celle du quantième et à rectifier cette dernière. C’est ce qu’avaient fait les plus récents éditeurs dans les collections de mémoires. Il y aura encore lieu à quelques rectifications particulières qui seront indiquées en leur place.