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1621. septembre.

venir a nous. Ils nous ont dit depuis le siège levé qu’ils avoint plusieurs fois fait dessein d’entreprendre sur nostre costé comme ils avoint heureusement fait sur les autres, mais qu’ils nous avoint trouvés toujours sur nos armes, et nos tranchées tellement embarrassées [pour eux][1] et sy bien deffendues qu’ils n’ont osé y mordre, hormis la seule fois que la grande mine joua[2]. Nous fismes aussy en mesme temps venir trois compagnies de Suisses et cinq du regiment des gardes ; et pour leur montrer que le feu n’avoit pas consumé toutes nos poudres, nous en fismes prendre de celles quy servoint pour la batterie des quattre pieces et en fismes charger les huit canons de la grande batterie. En fin dans deux heures de nouveaux gabions furent remis a la place de ceux quy avoint esté fracassés du canon, et toutes choses restablies en bon ordre.

L’apres disner comme nous estions a regarder sur le Tar, nous vismes comme le feu se mit aussy aux poudres du quartier[3] de Mr du Maine, quy fit, outre la perte de huit milliers de poudre, un assés grand meurtre d’hommes, parmy lesquels Mr de Villars[4] frere de mere de Mr du Maine, mareschal de camp, et

  1. Inédit.
  2. Le 22 septembre.
  3. Il y avait : au quartier.
  4. Emmanuel-Philibert des Prez, marquis de Villars, fils aîné de Melchior des Prez, seigneur de Montpezat, et de Henrie de Savoie, marquise de Villars, laquelle, en secondes noces, épousa Charles de Lorraine, duc de Mayenne, et fut mère du second duc de Mayenne.