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1621. septembre.

Le vendredy 3me nous fismes une forte traverse a nostre batterie des quattre pieces parce que d’un bastion assés eslongné de la ville on la battoit en rouage[1]. Nous tirasmes aussy une ligne quy nous menoit a la garde des deux compagnies des gardes, ou nous [ne][2] pouvions aller sans estre veus de certaines pieces [de terre][3] avancées des ennemis.

Mr le mareschal de Pralain estant peu devant la nuit a la tranchée, et estant pressé de moy de m’ordonner ce qu’il vouloit quy fut fait la nuit suyvante, se voyant entouré de force noblesse [quy l’empeschoit][4], pour s’en deffaire se mit a descouvert des ennemis et nous appela, moy et les aydes de camp, et Toiras[5] quy estoit celuy quy avoit le soin de tout ce qu’il falloit pour le travail de la nuit. Comme les ennemis se furent apperceus que nous leur donnions sy beau jeu, ils firent une descharge sur nous de trente mousquetades quy percerent nos chausses et nos manteaux, et casserent la jambe de Mr de Toyras, dont nous fusmes bien incommodés : car il me relevoit de beaucoup de peines qu’il me fallut depuis supporter.

Le samedy 4me le roy m’envoya commander de le venir trouver a Picacos sur ce que j’avois proposé quelques jours auparavant qu’il falloit qu’en l’attaque du Moustier ou l’on avoit gaigné la barricade, l’ordre

    de Montauban s’accordent à assigner les dates du 3 et du 4 aux deux attaques du duc de Mayenne.

  1. Une batterie en rouage est celle dont on se sert pour démonter les pièces de l’ennemi.
  2. Inédit.
  3. Inédit.
  4. Inédit.
  5. Toiras était alors capitaine au régiment des gardes.