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1621. septembre.

Mr le mareschal Desdiguieres quy vouloit que l’on fit des lignes et des forts a l’entour de Montauban pour en empescher le secours. Mais comme il n’estoit plus temps, il fut resolu trois choses : l’une, que l’on feroit venir Mr  d’Angoulesme avec les forces qu’il avoit, pour se loger entre Saint Antonin et Montauban affin d’empescher le passage au secours ; l’autre, que l’on feroit retrancher tous les chemins et advenues de Montauban ; la troisieme, que de nos deux quartiers, des gardes et de Picardie[1], on tireroit tous les soirs mille hommes de chascun pour deffendre lesdittes avenues et combattre les ennemis dans les chemins estroits, tandis que Mr  de Luxembourg avec cinq cens chevaux qu’il avoit, garderoit toute l’avenue de Villemur[2] a Montauban et la plaine du Ramier[3] quy estoit la grande avenue, dont il se chargea (Mr  de Vandosme[4] avec trois cens chevaux se chargea depuis de l’avenue de Villemur) ; et que chasque nuit, de chasque quartier, il y auroit un chef quy iroit commander ces trouppes contre le secours, et que l’on commenceroit des le lendemain jeudy 16me qu’en nostre quartier messieurs les mareschaux resolurent que Mr  de Pralain iroit la premiere

  1. Le régiment de Picardie avait son quartier à l’attaque du Moustier, commandée par le prince de Joinville.
  2. Villemur, chef-lieu de canton de l’arrondissement de Toulouse, sur la rive droite du Tarn.
  3. La plaine du Barnier s’étend au nord-est de Montauban, dans la direction de Saint-Antonin.
  4. Le duc de Vendôme était arrivé le 4 septembre à l’armée, avec bon nombre de noblesse, sa compagnie de gendarmes, une de ses chevau-légers, et une de carabins (Thresor de l’histoire generale). — La phrase entre parenthèses a été rajoutée en marge par l’auteur.