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journal de ma vie.

que son honneur, et sa foy, ne luy pouvoint permettre d’executer ce dessein : a quoy tous les autres ayans applaudy, il fut resolu que l’on iroit coucher a Libourne.

Quand le roy me parla premierement de cette affaire, il ne me dit pas que Mr de Chomberg luy eut proposée, et veritablement je n’en sçavois rien. Il tesmoygna de grands ressentimens a Mrs de Pralain et de Crequy, de l’aigreur et vehemence dont j’avois usé en mon opinion, et qu’il n’eut pas creu que moy, son ancien amy, luy eusse voulu faire ce tour : mais je leur respondis qu’il n’avoit point fait la proposition comme venant de luy, mais d’une tierce personne, et que mon serment, et mon devoir, m’obligeoint de dire, (selon ma conscience), mes sentimens sur les avis que le roy me demandoit. Neammoins cela ne l’appaisa pas, et demeurasmes depuis en froideur, parlant neammoins toujours ensemble.

Ainsy le roy s’en vint coucher le dernier jour de l’année 1621 a Libourne ou il sejourna.






fin du tome second.