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MON RECORD DE DISTANCE

retrouvai mon appareil intact et gardé, pris mes barographes, ma valise, et revins à Iurino où la doctoresse Martchenko qui m’avait préalablement offert l’hospitalité, — le village ne comptant point d’hôtel possible, — avait réuni les autorités locales à qui elle offrait le thé.

Le Commissaire soviétique me témoigna une grande cordialité et après avoir officiellement certifié mon arrivée, me prévient que les deux mille ouvriers d’une fabrique de cuir avaient décidé de me fêter le lendemain, avant mon départ.

Ce ne fut qu’à minuit que je réussis à me coucher en dépit de mon atroce lassitude. La doctoresse avait mis fort aimablement à ma disposition un divan qui, pour être un peu dur, ne m’en sembla pas moins délicieux. Comme, avant de m’étendre, je risquai un œil par la fenêtre, je remarquai avec émotion que tout le village s’était massé devant la maison comme pour me faire une garde d’honneur.

… Quand je m’éveillai le lendemain matin, à cinq heures, toute trace de ma fatigue de la