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AILES OUVERTES

veille avait disparu et c’est tout à fait dispose que j’attendis la fête annoncée.

Un concert de sirènes me fit soudain sursauter. C’était la première manifestation de l’usine en mon honneur… Quelques instants plus tard, je m’installais dans une voiture qui me conduisait à la grande place du village où une estrade était dressée, face à la foule qui comprenait environ deux mille ouvriers.

On commença à me remettre des fleurs… puis ce fut la musique, les chœurs, les discours… Parmi ceux qui me souhaitèrent la bienvenue, une jeune ouvrière me sembla particulièrement éloquente : elle me pria de transmettre le salut des femmes russes aux femmes françaises. Puis, elle vint à moi, m’embrassa et me remit l’insigne de l’étoile rouge, ornée d’une image de Lénine.

À mon tour, il me fallut traduire — en dépit de ma répugnance à prendre la parole en public, — toute la gratitude que je garderais à Iurino pour son chaleureux accueil et promettre de porter son salut à mon pays.

À peine avais-je terminé que les applau-