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SUR LES HOULES DE L’ATLANTIQUE

lève avec une facilité qui m’étonne moi-même. Je prends deux cents mètres d’altitude avant d’amorcer un timide virage qui me mettra face à mon cap… et je n’ai plus qu’à foncer.

Au sol, tous mes amis s’inquiètent car la brume matinale les a empêchés de me voir repasser… Cependant, je suis déjà loin, enchantée de mon décollage qui n’a fait qu’augmenter ma confiance. Je sais que mille kilomètres plus loin, je vais rencontrer le Pot au Noir : quelques heures d’incertitude… Mais dans l’ensemble, tout va bien…

Pendant ces douzes heures de vol, je n’aurai pas, avec le matériel, une seconde d’inquiétude. Cet avion a de telles qualités que, dès le départ, malgré ma lourde charge, j’ai pu réduire le moteur à un régime normal. Si j’insiste sur la tenue parfaite du matériel, c’est qu’il fait honneur à la technique française et que, par la suite, partout où je suis passée, il a retenu la plus grande attention. Ceux qui l’ont conçu, réalisé, et mis au point ont bien le droit à ce qu’on leur rende cet hommage.