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AILES OUVERTES

Après quatre heures de vol, je commence à aborder la zone de mille kilomètres d’incertitude qui existe toujours au milieu de l’Atlantique.

De gros nuages commencent à me cacher le soleil et je pourrai bientôt enlever mon casque. Ces nuages sont de plus en plus sombres, roulent de plus en plus bas, et finissent par m’entourer, menaçants…

Je vole depuis le départ, à deux cents mètres. Pour plus de sécurité, je monte à trois cents, afin de franchir ce que je devine être le commencement du « Pot au Noir ».

La période d’incertitude qui m’a été signalée va durer environ quatre heures, soit presque mille kilomètres, pendant lesquels je volerai 1 h. 10 en P. S. V. En dehors de ces 1 h. 10, ce sera une succession de grains dans lesquels je suis bien obligée de passer.

Il y a 7 h. 30 que je vole, quand, tout à coup, j’ai la joie de revoir l’eau !… À l’horizon, du bleu !…

Après la première épreuve que fut pour moi le décollage, j’ai triomphé de la seconde : le