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SUR LES HOULES DE L’ATLANTIQUE

moi qui lui avais confié tant d’espoirs qu’il n’a pas déçus, il y a un mystérieux attachement et que je ne me sépare pas de lui sans être déchirée…

J’ai le cœur lourd et je retiens difficilement mes larmes.

— N’ayez aucune crainte !… On le soignera, votre avion… murmure, près de moi, la voix compatissante d’un mécanicien.

Et je souris, un peu consolée…

Maintenant, voici l’avion transatlantique qui va m’emporter loin de ce pays dont j’ai senti, pendant des minutes inoubliables, battre le grand cœur chaleureux.

Des fleurs encombrent la carlingue. Il y en a tant que j’ai peur de me faire attraper parce que le poids est limité. Je ne dois pas oublier que je voyage moi-même en « colis volant ».

On décolle. En route pour Porto Allegre, où nous faisons escale… Dans l’après-midi du lendemain dimanche, nous changeons d’avion à Rio. Là encore, je retrouve mes chers camarades d’Air-France et leurs attentions touchantes : l’un m’apporte un matelas léger pour