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AILES OUVERTES

que je puisse m’allonger… d’autres arrivent avec des vivres…

La pluie nous accompagne jusqu’à Natal. L’avion transatlantique est en piste. Tous les pilotes sont là pour me dire au revoir. Pour la quatrième fois, je vais traverser l’Atlantique… Voilà deux nuits et un jour que je ne quitte pas l’avion… deux nuits que je ne dors pas… Aussi, après le décollage, je vais m’étendre sur l’une des couchettes du bord.

Dans la matinée, je m’assieds à la place du deuxième pilote et je passe ma journée à faire les « quarts » successifs…

De ce voyage de retour, j’ai emporté d’exquises impressions. Vers une heure, je dis à Delaunay :

— J’ai faim !…

Aussitôt, il se précipite… Sur des valises, il installe mon couvert… Assiettes, serviette, rien ne manque, pas même deux roses qu’il a prises parmi les gerbes que je ramène de l’autre côté de l’Océan et dont il fleurit ma table improvisée… Et pendant que je mange, installée comme une princesse, lui, assis sur une