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L’APPEL DE L’ESPACE…

menade favorite. De leurs claires terrasses, on découvrait toute la vallée de la Vienne, une campagne verdoyante que n’arrivent pas à gâcher les usines amarrées au bord du fleuve…

J’ai souvent pensé que cette campagne limousine, si particulière avec ses vertes échappées, ses horizons vastes, ses labours où paissent sans fin les grands bœufs de chez nous, son sol granitique, son ciel immense et mouvementé où des nuages nonchalants viennent rêver, tout cela, sans que je m’en rendisse bien compte, avait eu son influence mystérieuse sur mon âme d’enfant… et c’est peut-être ce cadre qui, berçant mes premières songeries encore confuses, m’a prédisposée aux grands voyages…

… Mon père eût aimé me voir faire ma médecine. Moi je m’en moquais éperdument. Du moment que je ne pouvais pas voguer sur les mers immenses, j’étais dépourvue d’ambition. Une seule chose me tentait :

— Si je suis médecin, est-ce que je pourrais aller à Biskra ?