trouve implicitement ou explicitement dans toutes les définitions qu’on a essayé de donner du capital. C’est déjà un premier pas. Mais à quelle condition, comment et quand le produit peut-il se dire capital ? Voilà ce qu’il s’agit de déterminer. Reprenons nos auteurs, et corrigeant leurs définitions les unes par les autres, nous viendrons peut-être à bout de leur faire nommer ce que tous ont dans la conscience, mais que l’esprit d’aucun d’eux ne perçoit.
Ce qui fait le capital, suivant J.-B. Say, c’est la simple accumulation des produits.
L’idée d’accumulation, comme celle de produit, entre donc dans la notion du capital. Voilà un second pas. Or, tous les produits sont susceptibles d’accumulation ; donc tous les produits peuvent devenir capitaux ; donc l’énumération que M. Joseph Garnier a faite des différentes formes que prend le capital est incomplète, partant inexacte, en ce qu’elle exclut de la notion les produits servant à la subsistance des travailleurs, tels que blé, vin, huile, provisions de bouche, etc. Ces produits peuvent être réputés capitaux aussi bien que les bâtiments, les outils, les bestiaux, l’argent, et tout ce que l’on considère comme instrument ou matière première.
Rossi : Le capital est un produit épargné, destiné à la reproduction.
La reproduction, c’est-à-dire la destination du produit, voilà une troisième idée contenue dans la notion du capital. Produit, accumulation, reproduction : trois idées différentes qui entrent dans cette notion, en apparence simple, de capital.
Or, de même que tous les produits peuvent être accumulés, de même ils peuvent servir, et servent effectivement, quand c’est le travailleur qui les consomme, à la reproduction. Le pain qui sustente l’ouvrier, le fourrage qui alimente les animaux, la houille qui produit la vapeur, aussi bien que la terre, les chariots et les machines, tout cela sert à la reproduction, tout cela, au moment où il se consomme, est du capital. Tout ce qui se