Page:Bastide - La Petite Maison.djvu/29

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de goût, et peu d’hommes peuvent se vanter à juste titre de l’égaler en agrémens. Malgré tant d’avantages, Mélite lui résistoit. Il ne concevoit pas cette bizarrerie. Elle lui disoit qu’elle étoit vertueuse, et il répondoit qu’il ne croiroit jamais qu’elle le fût. C’étoit entr’eux une guerre continuelle à ce sujet. Enfin, le marquis la défia de venir dans sa petite maison. Elle répondit qu’elle y viendroit, et que là, ni ailleurs, il ne lui seroit redoutable. Ils firent une gageure, et elle y alla (elle ne sçavoit pas ce que c’étoit que cette petite maison ; elle n’en connoissoit même aucune que de nom). Nul lieu dans Paris, ni dans l’Europe, n’est ni aussi galant ni aussi ingénieux. Il faut l’y suivre avec le marquis, et voir comment elle se tirera d’affaire avec lui.

Cette maison unique est sur les bords de la Seine. Une avenue, conduisant à une patte d’oie, amené à la porte d’une jolie avant-cour tapissée de verdure, et qui de