Page:Bastide - La Petite Maison.djvu/41

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écueil. Cette pièce est un boudoir, lieu qu’il est inutile de nommer à celle qui y entre, car l’esprit et le cœur y devinent de concert. Toutes les murailles en sont revêtues de glaces, et les joints de celles-ci masqués par des troncs d’arbres artificiels, mais sculptés, massés et feuilles avec un art admirable. Ces arbres sont disposés de manière qu’ils semblent former un quinconce ; ils sont jonchés de fleurs et chargés de girandoles dont les bougies procurent une lumière graduée dans les glaces, par le soin qu’on a pris, dans le fond de la pièce, d’étendre des gazes plus ou moins serrées sur ces corps transparens, magie qui s’accorde si bien avec l’effet de l’optique que l’on croit être dans un bosquet naturel éclairé par le secours de l’art. La niche où est placée l’ottomane, espèce de lit de repos qui pose sur un parquet de bois de rose à compartimens, est enrichie de crépines d’or mêlées de verd, et garnie de coussins de différens calibres. Tout le