Page:Bastien - Le rêve de Petit Pierre, paru dans L'oiseau bleu, jan à juil 1923.djvu/81

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enflés que le cuir de sa chaussure serrait pareil à un étau.

Et comme il avait chaud ! et soif !

On entra dans un restaurant qu’annonçait une grande vitrine remplie de fruits et de bonbons. Intimidé par les regards curieux des dîneurs, le père Leblanc et son fils allèrent s’asseoir à l’écart, devant une petite table du fond qui se trouvait libre. Tous les murs étaient garnis de miroirs, et petit Pierre voyait de partout l’expression narquoise et railleuse des gens qui ne le quittaient pas des yeux. L’enfant s’aperçut, en se regardant dans la glace, qu’il était affreusement barbouillé. N’avait-il pas essuyé ses larmes avec ses mains salies par le con-