Page:Bastien - Le rêve de Petit Pierre, paru dans L'oiseau bleu, jan à juil 1923.djvu/82

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tact des banquettes poussiéreuses ? Ses beaux cheveux, toujours peignés avec tant de soin par sa mère étaient embroussaillés, ses prunelles rougies par la fatigue et la fumée, paraissaient ternes et sans éclat.

Honteux, n’osant regarder nulle part, le petiot essaya de manger un peu du boudin que le garçon de table lui avait servi. Mais le boudin, trop sec ou trop cuit, ne s’avalait pas, malgré les efforts inouïs du petit affamé pour se débarrasser d’une malencontreuse bouchée, il ne put la faire passer dans sa gorge. Le boudin grossissait toujours, alors petit Pierre affolé, se mit à le tirer de sa bou-