Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 9, 1922.djvu/211

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BLONDEL, (bas.)

Mais le pouls m’effraie !…

MADAME BOUGUET.

Laurent !… Laurent !… (Grand silence. Elle se rapproche.) Mais vous ne voyez pas qu’il est mort !… Je vous dis qu’il est mort !…

PRAVIELLE.

Allez-vous-en… Madame… je vous en conjure.

MADAME BOUGUET.

Laurent !

(Bouguet fait un mouvement convulsif.)
PRAVIELLE.

Il ne respire plus. Le sang l’étouffe…

MADAME BOUGUET, (éperdue, crie au hasard ; elle s’élance aux portes.)

Au secours… Au secours !… (Des têtes apparaissent aux deux portes. Personne n’ose entrer. Elle se rapproche ensuite, peureusement, pas à pas.) C’est fini, n’est-ce pas ?

(Alors, elle pousse un grand cri, les mains devant le visage, et reste ainsi, immobile, figée, les lèvres remuées.)
BLONDEL, (à genoux contre le canapé, sanglote.)

Pardon… Pardon… Pardon…

(Par la porte ouverte, Hervé se glisse.)

PRAVIELLE, (bas à Hervé.)

J’ai peur pour elle, maintenant. Elle m’effraie… Regardez-la !… Que va-t-elle devenir ? (Elle demeure toujours ainsi. Puis elle a l’air de sortir de cette stupéfaction et s’avance vers le corps de Bouguet. Elle touche hébétée, les yeux, le front. Ensuite, elle prononce tout bas « Chéri !… » Par les portes ouverte, des élèves, attirés par