Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/167

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UN DES HOMMES.

Voilà. Nous venons vous prier de vouloir bien honorer notre petite commune de votre présence au Comice agricole qui aura lieu jeudi prochain.

DUARD.

Eh bien ! je tâcherai, mes amis, oui… Je ne promets pas de rester au banquet, mais je viendrai faire un tour en auto.

UN HOMME.

Hein ! comme on se retrouve, Monsieur le sous-préfet ! Ah ! je croyais bien ne jamais vous revoir !

DUARD.

Mais tu n’es pas de La Flèche, toi ?

L’HOMME.

Si. Seulement, je suis allé retrouver les vieux à la campagne, à cinq lieues d’ici. Ma blessure m’empêche encore de trouver un emploi. Je n’ai que ma pension… On nous a pourtant promis…

DUARD.

Et vous ? Je ne vous connais pas !

UN AUTRE HOMME.

En effet, Monsieur le sous-préfet. Je suis de passage chez des amis, mais on m’a dit que Mademoiselle Dardel, mon ancienne infirmière aux ambulances de La Flèche, était ici, à la sous-préfecture, depuis ce matin. Je serais bien heureux de pouvoir lui dire un mot. Elle était si gentille, Mademoiselle Ginette, si bonne pour nous !

LA FEMME, (s’approchant.)

C’est justement à son propos aussi que je viens, Monsieur le sous-préfet. On m’a dit qu’il fallait s’adresser à elle, comme nouvelle directrice de l’Orphelinat de la Guerre, pour trouver un emploi.