Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/262

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suis vite accourue, pressentant bien qu’il se passait quelque chose de grave… Et dès la porte, en bas, un collaborateur m’apprend qu’on te débarque !… Je suis outrée !… Mais peut-être est-ce que je m’exagère…

DARTÈS.

Non !… C’est la vérité.

RENÉE.

Tu ne vas pas te laisser faire, je suppose !… Tu vas te défendre… tu vas leur montrer qui tu es !… Je te vois d’ici leur répondre… je…

GENEVIÈVE, (prenant la parole.)

Renée, les événements sont encore plus graves que tu ne le penses… Nous venons de prendre, ton père et moi, avec l’assentiment de Frédéric, des déterminations irrévocables… et nous allons, dès aujourd’hui, les mettre à exécution.

RENÉE.

C’est-à-dire ?…

GENEVIÈVE.

Ton père, pour s’adonner à la force de ses convictions… à une lutte qui va l’absorber entièrement, réclame une complète liberté. Nous avons donc décidé, momentanément, de nous séparer !… Il désire vivre seul, se recueillir et agir ainsi, sans blesser ni atteindre les siens qui ne voudraient pas avoir, dans ces conditions, à le juger ou à le blâmer… Cette séparation prend date dès maintenant… Nous vivrons, toi, moi et Frédéric, à la maison, comme de coutume…

RENÉE.

C’est vrai, ça ?…

DARTÈS.

C’est vrai !…