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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/261

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DARTÈS.

Ah ! c’est bon, j’ai compris !… Renée, ma petite Renée, c’est affreux !… à devenir fou !

FRÉDÉRIC.

Geneviève, voyons, je te supplie !

(Frédéric va à Geneviève. Celle-ci, en remettant sa fourrure, lui fait signe de se taire. Dartès est tombé sur une chaise.)
DARTÈS.

Diable… la vie est dure !… Ainsi, un beau jour, parce que tu as prononcé une petite parole de vérité, pauvre bonhomme… tous les mensonges dans lesquels tu vivais, et qui t’entouraient, se sont retournés et ligués contre toi, comme des vipères furieuses sur lesquelles tu aurais mis le pied !… Tu es mordu de toute part !… Tant pis !… Même avec cette souffrance-là au cœur, je ne me démentirai pas !… Non !… Non !… Je ne te désavouerai pas, vérité !… Tu es trop belle !… (Il fait un effort sur lui-même et se lève, chancelant.) Et puis, je m’en tirerai !… Geneviève, je m’en tirerai. Je me connais… Oui… oui, tu as raison !… maintenant la séparation… la solitude complète… sans plus rien que son devoir pour pain sec et pour idéal !… Ça ne m’effraie pas… pas du tout !… Conservez l’appartement… moi j’ai déjà désigné le petit coin où j’irai habiter !…

(La porte s’ouvre.)


Scène XVI


Les Mêmes, RENÉE

RENÉE, (entrant.)

Qu’est-ce qui se passe ?… J’étais mortellement inquiète toute la journée !… Bonjour, maman !… Quand j’ai su que vous étiez tous au journal, je