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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/284

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pour les esprits libres… Je ne parle pas pour vous, Monsieur Wheil, bien entendu ! Allons… venez, Dartès !… Je vois bien que vous hésitez… qu’on vous chambre !… Votre demoiselle est venue refermer la porte et vous fait des signes derrière moi…

RENÉE.

Mais, Monsieur…

DONADIEU.

Vous n’allez pas leur occasionner cette déception… hein ?… Ce ne serait pas chic !…

DARTÈS, (sèchement.)

Vous avez eu tort de monter, Donadieu !…

WHEIL.

Dartès, je vous adjure, mon bon ami !… Songez à l’heure que nous traversons… Au nom du pays même, pas de campagne perturbatrice en ce moment !… Laissez cette poignée d’agitateurs et de factieux.

DONADIEU.

Cette poignée-là, que vous désignez de ce petit geste… vous ne savez pas si ce ne sera pas demain une nation, Monsieur !

WHEIL.

Non, car votre triomphe serait pour la nation un arrêt de déchéance et de mort, car, à ses yeux, vous ne luttez pas seulement contre le capital… mais contre toutes les belles idées pour lesquelles des millions d’hommes vivent et savent toujours mourir : la Patrie, la Religion, la Famille, l’Ordre. Et quoi que vous fassiez, vous êtes infailliblement les vaincus de demain !…

DONADIEU.

Laisserez-vous dire ça devant vous, Dartès ?…