Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/301

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MADAME DARTÈS.

Mais…

RENÉE.

N’insiste pas… Je ne veux participer en rien à ton passé ! Les raisons d’amitié de Ménescal pour toi sont explicables. Mais je désire demeurer à l’écart de tout ce qui concerne ce passé-là !… Je te prie même de reprendre ces lettres !… Tu as eu des scrupules… Ce vœu, ce désir exprimé dans ces lettres t’y contraignaient !… Je ne doute pas une seconde d’ailleurs que ce fût là un expédient de la part de Ménescal… pour empêcher que la maison fût mise en vente dans une débâcle d’argent ! Peut-être aussi en cas de contestation !… C’est cela, n’est-ce pas ?… C’est à ce sentiment que correspond sans doute une pareille détermination ?… N’est-ce pas toi-même qui viens de me le dire ?

(Elle parle avec une volubilité intense.)
MADAME DARTÈS.

Peut-être… oui !…

RENÉE.

Eh bien, voilà qui est réglé ! Ma vie est exclusivement rivée à celle de mon père !… J’en accepte tous les aléas… J’en subirais toutes les misères, si elles se présentaient, avec la même allégresse !… Cette existence-là, je l’inaugure les mains vides !… Je n’accepte et je n’accepterai rien jamais que de lui !

MADAME DARTÈS.

Oh ! alors tu n’acceptes pas parce que ceci vient de moi ?… Voilà ce que tu veux me faire comprendre, n’est-ce pas ?

RENÉE, (les yeux pétillants de rage.)

Parfaitement !…