vois pas en quoi l’esprit humain se serait déshonoré pour avoir tenté par son imploration de hâter la fin logique d’une catastrophe qui n’a plus aucun rapport avec ce qu’on appelait du nom de guerre, avec ce que nous envisagions aux jours sublimes et légers de la mobilisation, alors que maintenant le pugilat est devenu à proprement parler le suicide de la vieille Europe, la cachexie des races… Certes, devant ce piétinement sur le charnier, comme elle est sans risque l’attitude de celui qui s’écrie : « Sont-ils beaux ! Pas une plainte ! De la vaillance et de la gaieté française ! Arrière le pessimisme ! La France est régénérée quand elle était hier gangrenée aux moelles et divisée. Vive l’union sacrée, etc… » cependant qu’on voit, de toutes parts, grimacer au contraire les haines de partis et que manifestement ils aiguisent leurs armes et leurs ongles, pour un corps à corps qui sera un des plus irréductibles qu’on aura jamais vus !… La pitié les eût aidés peut-être à se reprendre et à éviter l’attaque fratricide qu’ils préparent, mais qui semble inéluctable désormais.
Pour ceux qui ne se soumettent pas à des soucis de carrière, la juste attitude est de parler sans rébellion, sans colère, — mais avec la décision de ne pas mentir ni à la vérité ni à la dignité d’écrire. Quand on n’est pas un flambeau, qu’on n’a pas rang dans cette phalange qui a le droit et la puissance de faire retentir jusqu’aux confins du monde le cri inentendu qui soulagerait la masse des peuples opprimés et résignés, il n’y a qu’à retracer simplement ce que l’on voit et ce que l’on ressent en face des évidences. Cela constitue déjà, par le temps qui court, un acte de courage !… Triste constatation !… Les entrepreneurs de scandale dont le métier est le chantage, les trafiqueurs