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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 10, 1922.djvu/86

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DUARD.

De quoi s’agit-il ? Puis-je vous être utile ?

GINETTE.

Oh ! le cas est sans gravité. Il pourra même vous apparaître une plaisanterie douteuse… Avec aplomb j’ai accepté de vous soumettre ce cas de conscience…

CÉCILE.

Nous étions en train de goûter à un produit avant de l’expédier sur le front, un de ces nouveaux produits dont on nous encombre et dont les tranchées ne veulent même plus.

PIERRE.

Un five o’clock de cagnas. Je vous en prie…

DUARD.

Ce serait avec le plus grand plaisir, mais nos minutes sont comptées. J’ai promis de conduire le docteur chez une cliente qui ne peut guère attendre.

BARRIER.

Elle est en train d’accoucher.

PIERRE.

Le Docteur Barrier, n’est-ce pas ?

DUARD.

Un de nos grands spécialistes.

BARRIER.

Oui, Mademoiselle, pendant que l’humanité est en train de s’entre-tuer, moi j’ai pour mission de faire faire à la vie le maximum de rendement… Jamais besogne ne m’a paru plus agréable !

GINETTE.

Simone, donnez deux tasses, à moins que réellement vos minutes soient comptées, à tous deux.