Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 11, 1922.djvu/119

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vient de fort loin… Ils dîneront ensemble, a-t-il dit… après votre service.

L’HORLOGER.

Eh !… eh !… en fait d’amoureux, Pépilla… ce pensionnaire-là m’a tout l’air de te serrer de près. Son regard te vrille les reins.

PÉPILLA, (avec une moue.)

Monsieur Ptolémée ?…

L’HORLOGER.

Oui… je le soupçonne fort d’aimer la bagatelle… Il nous a trompés sur sa mine… Rappelez-vous quand il est arrivé ici, il y a un an… il postulait la position de bibliothécaire et il étudiait la cosmographie de l’ancien système de Ptolémée ! Eh bien, Monsieur Ptolémée m’a tout l’air de vouloir tâter la cosmographie de Pépilla… Il est porté sur les cotillons et cache bien son jeu.

PÉPILLA.

Comme tous les hommes, pas plus ! Les hommes sont des cachottiers ! Il n’y a que leur nez qui les trahit.

L’HORLOGER.

Cette servante d’auberge a acquis une grande philosophie complaisante et désabusée.

RÉCAPO.

Ce couteau ne coupe pas !

PÉPILLA.

La pierre à repasser est là, sur la margelle du puits.

UN BUVEUR, (se levant et allant au puits.)

Je vais vous le repasser. Je m’y connais.