Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 11, 1922.djvu/139

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nous en sommes persuadés… Ne pensez pas que je veuille vous contrarier… À vous revoir, mon doux seigneur.

(Elle gagne craintivement la porte.)
DON JUAN.

Vous me pensez fou, évidemment.

INÈS.

Qui ne l’est un brin, ici-bas ?

DON JUAN.

Je ne suis pas fou, Inès… Je suis lucide. Celui qui repose dans mon tombeau de famille, à ma place, est un mien ami occis par un mari jaloux, lequel croyait me trouver dans le lit de sa femme et lequel…

INÈS.

C’est un peu compliqué…

DON JUAN.

Je résume, Inès… J’ai dû laisser croire à ma mort. Vous saurez pourquoi. J’attendais l’heure de ma résurrection. Je jette le masque et me voilà !

INÈS.

Parfaitement… Vous n’êtes pas divagant, mais quelque peu vantard… (Changeant de ton.) En voilà assez… Ou vous voulez me donner une impertinente leçon…

DON JUAN.

Pauvre présomption !

INÈS.

Ou sentant la partie perdue et parce que je vous