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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 11, 1922.djvu/168

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PÉPILLA, (chantant.)
Ta peau sent le miel d’acacia.
Tes baisers brûlent comme le sel de l’écume.
Donne-moi tes nuits et prends mes jours…
(Elle saisit le flambeau.)

Bien le bonsoir, Monsieur Mariano…

(Elle va s’en aller. Elle monte l’escalier de bois…)
DON JUAN.

Pépilla !

PÉPILLA, (narquoise, se retourne.)

Monsieur ?

(Silence très long. Il la regarde longuement. Elle ne rit plus. Il se lève.)
DON JUAN, (la voix altérée, humble et soumis.)

Dix douros… c’est convenu !… Monte… je te suis !…

(Elle reprend la montée de l’escalier en chantant toujours la chanson de la gaïta. Don Juan la suit, courbé, écrasé, un bras relevant le manteau jusqu’aux yeux. On voit luire leur flamme douloureuse et fixe. Puis, résolument, il se précipite à la suite de la fille. Le rideau tombe.)

FIN