Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 11, 1922.djvu/209

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LEGARDIER.

Du reste, avec un homme de ton énergie, qui sait ? Tous les miracles de l’intelligence sont possibles.

GENIUS.

Ah ! mon cher, si nous avions chaque année un président comme celui-là… si chic… si dévoué !…

BARNAC, (posant l’agenda et le crayon au milieu, sur la table à thé, desservie, il y a un instant, par le domestique.)

On dit ça de tous les présidents sortants… Consultez les rapports annuels !

GENIUS.

Pour toi il existe un élan de sincère affection, de camaraderie heureuse… C’est que tu as atteint le succès et les honneurs par la route droite, toi ! Des adversaires, mais pas d’ennemis ! Tu es aimé, et on peut dire que tu le mérites bougrement…

BARNAC.

Je ne suis pas sûr de le mériter… mais, en tout cas, c’est une impression bien agréable que celle de se sentir aimé… et d’aimer aussi, car, constatons-le sans vergogne, on se soutient, et, confrère, ici, ne signifie pas faux-frère.

LEGARDIER.

Glorieuse exception, dans le pays des vaches !

GENIUS, (lui serrant la main avec effusion.)

Cher vieux ! Vous rappelez-vous, Legardier, le banquet que nous lui avons offert lors de son élection ?…

LEGARDIER.

Je crois bien ! Quelle unanimité à fêter sa bonté ingénieuse !