Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 11, 1922.djvu/305

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aura l’air de dire une dernière fois : « Marthon… ma petite Marthon ! » Tu ne veux pas ? Non ?… Eh bien, alors… sans même nous être regardés !… Sois heureux loin de moi, mon grand… Tâche de vivre en m’oubliant très vite… et puis… tâche de… de te soigner aussi… Ah ! je ne sais plus, moi !… Là… là… n’ayez pas peur !… Vous voyez que je m’en vais petit à petit… On ne peut pas s’en aller d’un coup, quoi !… Voilà… Elle s’en va, mon grand… elle s’en va, la vilaine femme !… Souviens-toi qu’elle a été mauvaise, mais souviens-toi aussi un peu qu’elle t’a aimé d’une tendresse infinie, n’est-ce pas ?… Tu veux bien t’en souvenir ? Voilà… ça y est… Je suis partie… (Avec un désespoir atroce, les bras tendus.) Adieu, coco !…

(Elle disparaît dans la galerie.)
BARNAC, (balbutiant, les mains crispées sur les bras de ses amis…)

Mes amis, il faudra être bon, parce que je suis un pauvre homme qui souffre beaucoup… mais beaucoup… beaucoup…

(De grosses larmes coulent sur ses joues.)

RIDEAU