Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/103

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le jardin ?… Et qu’est-ce que tu viens faire ici ?… Ah ! si tu en arrives à ces folies-là !

MAX.

Je me suis glissé avec les musiciens de l’orchestre… Le domestique m’a laissé passer quand j’ai dit que j’allais les rejoindre.

(Alors une rage folle la saisit.)
JESSIE.

Quel toupet !… Ici… à ma porte… tu t’es permis !… Tu espères t’accrocher à moi et faire du scandale ! Ah ! il va t’en cuire, je t’en réponds ! Veux-tu bien déguerpir immédiatement ou je te fais mettre dehors ?… Mais… mais… il y a quelque chose encore de plus extraordinaire là-dessous !… Pour oser frapper à la fenêtre, comment savais-tu que j’étais seule en ce moment ? Comment savais-tu même qu’il y avait des musiciens ?… Tu mens ! Je sens que tu mens… que tu as sur la conscience quelque coup plus louche !

MAX.

Oh ! c’est bien simple… J’errais désespéré devant le trottoir de l’hôtel vers huit heures…

JESSIE.

Délicieux ! Tu procédais à l’étude du terrain !

MAX.

Tout à coup j’ai aperçu sur l’autre trottoir Georgette qui venait te rejoindre… Elle a de l’affection pour moi, Georgette : elle m’a vite renseigné.

JESSIE.

En voilà une qui ne fera pas long feu chez moi !

MAX.

Depuis que le domestique m’a laissé entrer,